Construire Tendance

Difficile de faire plus petit : 4m² d’espace optimisé. Et pourtant le pari est gagné après 5 mois de recherches et de réalisation, le projet est né en Anjou.

Les objectifs du projet :

• réaliser un bureau de jardin pour ajouter une pièce à une maison trop petite
• un bâtiment de moins de 5m² (pour ne pas déposer de Déclaration Préalable)
• une conception bioclimatique (exposition soleil, matériaux écologiques, conso d’énergie minimale)
• tout le confort d’un bureau dans un minimum d’espace
• pour un budget global de moins de 3.000€
• le tout opérationnel avant fin août (démarrage du projet mi-mars 2014)

L’étude du projet

abri jardin 2.21×2.21 m en madrier 28mm

La première difficulté fut de trouver un bâtiment, à monter, en bois et dans les dimensions recherchées : moins de 5 m². Certes, il existe de nombreux chalets en bois sur ce marché, mais la grande majorité est difficilement aménageable pour un bureau et constituée de madrier de moins de 20 mm. L’autre option était de faire sur mesure, mais le budget et les délais auraient été explosés.

Après de nombreuses soirées de recherche et tergiversations, le dévolu fût jeté sur un site de vente en ligne avec ce modèle (ci-contre) un cube de 2.21 x 2.21m avec madrier de 28mm et une légère pente de 4% du toit. 2 options furent ajoutées : le plancher bois et le traitement autoclave (méfiance sur l’origine des bois, bien que FSC).
L’aménagement nécessitait de condamner une porte et de poser un double vitrage sur l’autre. La commande fut donc lancée, avec l’espoir de le recevoir sous 4 semaines.

2 mois et demi plus tard et des négociations interminables avec le site (incompétence totale et mauvaise fois) sans le moindre mot d’excuse ni le moindre dédommagement, l’abri de jardin arrive à destination, conforme ! Ou presque : si le bois est bien certifié FSC, il n’y a pas de certificat de traitement autoclave et surtout, le bois n’est pas marqué CE (totalement illégal !). Vous comprendrez qu’on ne fera pas de pub à ce site !

Le montage de l’abri en bois

pose semelle et madrier de sol – bureau jardin bioclimatique

L’étape suivante (début juin) nécessita de remettre d’aplomb un terrain en pente (25 cm sur 2,50 mètres) et donc d’installer -de niveau- le plancher en bois reposant sur un isolant (polystyrène extrudé**) de 80mm. Pour rattraper le niveau, ne disposant pas assez de terre, 7 pneus tassés avec de la terre, du gravier et du sable ont été disposés à l’intérieur et des parpaing en béton reposant sur un lis de gravier à l’extérieur. Un travail d’orfèvre et de forçat à la fois ! Le bâtiment est prévu pour être exposé plein sud et donc bénéficier des apports solaires l’hiver (principes bioclimatiques).

Le plancher installé, le plafond intérieur étant à 1.91m, la solution choisie fut d’ajouter une semelle en bois tout autour (68mm) pour augmenter la dimension intérieure. Pour assurer l’aération de cette grosse boite hermétique, une ouverture à l’arrière fut prévue dans la semelle pour l’installation d’une ventilation naturelle.

Le jeu de Légo du montage des madriers fut ensuite un régal. C’est après que ça se compliqua … légèrement !

Le montage de la porte et son réglage nécessita quelques temps, mais l’ajustement est réalisable et la qualité des matériaux bien présente (sauf porte voilée en haut, partie centrale).

Petite surprise sur les panneaux agglomérés et ignifugés de toiture. En effet, leur stockage (au sec dans garage) a fait apparaître des moisissures qui ont demandés quelques jours de traitement (produit anti-moisissure + séchage au soleil). Ce qui a provoqué un gondolement des trois plaques : un peu gênant pour l’ajustement de la toiture ! Le shingle nécessite lui une manipulation minutieuse car relativement fragile.

Un soin tout particulier a été réalisé au niveau des jointures avec l’ajout de mastics (intérieur) et de goudron** liquide pour la toiture. La partie extérieure étant terminée, place à l’isolation et l’aménagement intérieur.

Les matériaux (isolation, aménagement, finitions)

pose isolant 40mm plafond – bureau jardin bioclimatique

Bien que le choix de l’isolant était arrêté, de la fibre de bois, le choix du fournisseur ne se révéla pas simple pour plusieurs raisons : les frais et délais de livraison, les quantités et formats demandés, et la reprise éventuelle de matériaux non utilisés.

C’est finalement la boutique de Chemillé (49), Le Carré Vert, qui remporta le « marché ». Des vendeurs très professionnels et serviables bien que dur en affaire (on ne peut pas tout avoir !).

L’isolant choisit : le SteicoFlex (50kg/m3) en différents formats :

• 40 mm + 140 mm d’épaisseur pour le plafond
• 160 mm d’épaisseur pour les murs
• + pare-vapeur

Cette boutique propose un panel de produits écologiques de qualité, dont les panneaux de bois OSB4 (pour la finition des murs) et des plaques de Fermacell (finition plafond), qu’il est très difficile de trouver au détail.

Pour le sol, ce sera le vynil Gripwood* relativement épais pour réduire la résonance du plancher.

A noter, côté électrique, qu’un éclairage à led à l’intérieur comme à l’extérieur a été installé. On vous épargnera le détail du schéma électrique et du tableau !

Finitions extérieures

bureau jardin bioclimatique

L’un des éléments important d’un bâtiment en bois, c’est le traitement du matériau. Pour le préserver dans le temps, il faut souvent avoir recours à des produits … pas vraiment naturels.

Un grand merci à Jean-Christophe Billaud, distributeur des peintures Uula Color en France, qui a fourni gracieusement la lasure, le primaire extérieur et la peinture à l’huile de lin des menuiseries et bandeaux. Des produits de qualité comme vous pouvez le voir sur les photos ci-dessous.

Une petite déception toutefois sur la lasure dont la 2e couche a eu beaucoup de mal à s’imprégner (15 jours après la 1ere).  Il faut dire que le temps humide de cet été n’était pas favorable. Mais les traces apparentes gâchent un peu la qualité de la finition. Peut être que la piètre qualité du peintre est responsable ?

Pour recouvrir la partie isolation du plancher en façade, une planche de rive a été fabriquée sur-mesure en aluminium peint.

Enfin de la terre végétale a été rapportée pour rattraper la pente devant la porte d’entrée (2 remorques d’environ 250kg à la main !) et des dalles en bois définissent l’accès entre la maison et le bureau de jardin.

Au final

Confort thermique et acoustique. Théoriquement (à confirmer cet hiver), il n’y aura nul besoin de chauffer la pièce puisque la chaleur humaine, l’éclairage de bureau (halogène G4 10w) et surtout le poste informatique produiront suffisamment d’énergie. Ainsi, actuellement, la température monte de 1 degré par heure la nuit, bien que la température extérieure baisse.

Le coût total se monte à environ 3000€, soit un excellent rapport qualité/prix au m² inférieur à 750€ ttc.

Malgré un choix de matériaux sans concession sur la qualité, il est donc possible (avec beaucoup d’huile de coude et du temps) de réaliser un bureau de jardin à prix très abordable !

N’hésitez pas à poser vos questions en commentaire pour plus de détails …

Prochaine étape : la construction d’une maison bioclimatique certifiée Leed platinium …

Si des professionnels des matériaux de construction, des équipements de la maison sont partant pour se porter partenaire de ce futur beau projet, n’hésitez pas à le faire savoir dans la rubrique contact.

* la déclaration préalable est obligatoire pour tous les bâtiments de plus de 5m² et comme le bâtiment est situé dans une zone classée au monuments historiques, le délai entre le dépôt et la validation est de minimum 4 mois.

** matériaux non classés comme « écologique » :

– isolant de plancher : polystyrène extrudé (difficile de trouver facilement des isolants écologiques pour le plancher)

– spray bitumé pour l’étanchéité du toit

– un mastic transparent classé catégorie C essentiellement pour l’extérieur (vitrage, bas de plancher, sous-toiture)

– linoléum : bien que de Classe A, celui-ci n’est pas constitué de matériaux végétaux

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